Le Kobudo

Les origines du Kobudo

L’utilisation d’outils et d’instruments agraires à des fins défensives est une conséquence de l’interdiction faite par l’occupant japonais à la population okinawaienne de posséder des armes. Alors que les guerriers japonais sont munis d’armes pour se battre, la population okinawaienne, vivant de la pêche et de la terre, n’a d’autre moyen pour se défendre que d’utiliser ses pieds et ses poings, armes ne faisant guère le poids contre les sabres, lances et autres flèches des Japonais.

Il était donc logique que les ustensiles de la vie quotidienne, qu’on ne pouvait leur enlever, se transforment en armes d’une efficacité redoutable entre des mains entraînées.

Parmi les nombreux ustensiles détournés de leur utilisation primaire, on trouve le bo (bâton), le sai (trident utilisé par les policiers okinawaiens), le tunkuwa (manche de meule), le nunchaku (fléau à deux branches), le sansetsukon (fléau à trois branches), l’eku (rame de pêcheur) le kama (petite faucille) ou encore le kue (houe).

Grâce à leur pratique secrète, les connaissances des armes du Kobudo d’Okinawa se sont transmises de génération en génération au cours d’entraînements très réalistes durant lesquels l’idée de vie et de mort était omniprésente. Parmi le grand nombre de pratiquants de Kobudo, deux maîtres ont su laisser une trace de leurs connaissances. Il s’agit de Moden Yabiku et de Shinko Matayoshi (1888-1947). Grâce à la codification et à la synthèse qu’ils firent de l’enseignement du Kobudo, celui-ci a été transmis dans sa forme originale jusqu’à nous.

Le Kodokan

Afin de pouvoir transmettre le Kobudo que lui a enseigné son père, Shinpo Matayoshi ouvre un dojo à Naha et le nomme Kodokan, en se basant sur le nom de son père.

 

Le Shubukan

Au début des années septantes, Yasuhiro Uema Sensei fonde son école de Karate shorin-ryu sur les recommandations de ses professeurs et avec le soutien de l’Okinawa Shōrin-Ryū Karatedo Kyōkai dont il fait partie. Comme il désire non seulement partager sa connaissance du Karaté, mais aussi assurer la transmission des nombreux katas qui lui ont été enseignés et promouvoir un esprit de paix et de fraternité, il décide de donner le nom de Shubukan, à son dojo. 

En effet les trois kanjis formant ce nom signifie protéger, shu 守, la chose militaire, bu 武, et vaste résidence, kan 館. Le nom Shubukan peut donc être interprété comme le lieu où l’on apprend à protéger. Selon Yasuhiro Uema Sensei, il s’agit pour lui autant de protéger les gens, les connaissances acquises par le passé ou la bonne entente entre les peuples.

Aujourd’hui, plusieurs dojos et écoles, aussi bien d’Okinawa que de Suisse, d’Espagne, de République Tchèque, du Canada ou des États-Unis, suivent l’enseignement donné par Yasuhiro Uema Sensei et son fils Takeshi Uema Sensei au Shubukan. 


Plusieurs générations
L’enseignement du Karaté est passé de Maître en élève sur plusieurs générations. La liste ci-dessous en est une représentation pour le Shubukan.

·       Tsuken Uekata Morinori (1624-1709)

·       Tode Sakugawa (1762-1843)

·       Sokon Matsumura (1809-1899)

·       Anko Itosu (1831-1915)

·       Chōshin Chibana (1885-1969)

·       Jōki Uema (1920-2011)

·       Yasuhiro Uema (1945- )

·       Takeshi Uema (1975- ) 

Le Shubukan pratique également le Kobudo de Shuri. Dans un esprit de préservation de l'art, Takeshi Uema sensei partage également les Kata et la pratique du Kobudo de Shuri avec les enseignants de Swiss Kobudo.

 

Les armes du Kobudo

Les armes du Kobudo d'Okinawa sont divisées en deux catégories principales: les armes courtes qui s'utilisent par paire et les armes longues que l'on utilise seule. Elles peuvent êtres soit contondantes soit tranchantes et chacune d'elle possède des mouvements qui sont propre, selon son poids, sa forme ou d'autres critères.

Swiss Kobudo les divisent en 3 catégories:

les armes de bases

les armes avancées

les armes annexes